Cet article est un transcript du talk éponyme que j’ai donné à Riviera Dev à Nice le 16 mai 2019 et au VoxxedDays Luxembourg le 22 juin 2019.
Le talk à été filmé au Luxembourg, vous pouvez donc le visionner sur YouTube :
https://www.youtube.com/watch?v=tvEVD4DyzpY&list=PL4PrrYCV-zckgY1yENIyftKU6AtF4kqkt
Les slides sont également en ligne :
http://bit.ly/syndrome-imposteur-kezako
Le principe de ce transcript est simple : je met d’abord la slide puis en-dessous le texte/le speech associé.
Vous êtes prêt ? C’est parti !
Bonjour, avant de commencer, qui a déjà entendu parler du syndrome de l’imposteur ? (levez la main, ne soyez pas timide ^^)
Je vais vous poser trois questions, levez la main si vous vous sentez concernés, si les questions vous touchent :
Avez-vous (parfois) peur de poser des questions “bêtes” ?
Vous sentez-vous à l’aise pour parler à des juniors mais pas à vos pairs ?
Avez-vous le sentiment que à tout moment l’on peut vous “démasquer” ? Que les autres vous prennent pour une personne que vous n’êtes pas ? (expert, guru, ninja, rockstar, diva …)
Je m’appelle Aurélie Vache, je suis développeuse depuis plus de 13 ans, je suis organisatrice de conférences, investie dans des communautés de women in tech, marraine/mentor, je rédige quelques articles
… Et je suis une impostrice !
Je suis là devant vous mais … je n’y connais rien.
Je suis nulle !
Je ne me sens pas légitime.
Je ne suis pas la personne la plus qualifiée pour faire ce talk.
Et je me demande si les gens découvraient qu’en réalité je suis une quiche/une impostrice.
Je ne pense pas être la seule à penser cela et … il est temps d’arrêter de penser ce genre de choses ! 🙂
Commençons par le commencement.
Qu’est ce que le syndrome de l’imposteur ?
C’est avant tout une histoire de perception, et de comparaison.
“Je pense que comparé aux autres, je ne sais pas grand chose”.
Alors que la réalité est toute autre !
“Je sais un tas de choses que les autres ne savent pas, et inversement”.
Ce phénomène a d’abord été détecté chez les femmes et touche tout autant les hommes et près de 3% des dirigeants. Il touche tout particulièrement les développeurs et personnes exerçant un métier technique dans l’informatique.
Il se manifeste sous la forme d’une petite voix, qui nous rabaisse.
Certaines personnes sont persuadées qu’elles ne méritent pas leur succès, malgré les efforts qu’elles fournissent pour réussir. Elles s’auto-persuadent souvent que leur réussite n’est pas liée à leur travail, leur accomplissement personnel, mais tout bonnement à la chance ou bien au travail des autres.
De fait, elles vivent en permanence avec un sentiment de duperie et craignent sans cesse que quelqu’un ne les démasque d’un jour à un autre.
Vous savez, cette petite voix qui vous dit peut être que vous n’êtes pas à votre place, que vous êtes moins bien que d’autres personnes, que vous n’avez rien à apprendre aux autres…
Cette petite voix a tort ! 😉
Nous allons voir quelques tips et astuces pour combattre ce syndrome;
Règle numéro 1 : Des connaissances, des compétences, des victoires, tu as.
Nous sommes très doué, en tant qu’humain, pour nous auto flageller, mais beaucoup moins pour nous trouver des qualités.
Vous pouvez commencer par lister toutes les choses accomplies, les connaissances et compétences apprises jusqu’à maintenant. Repensez aux journées où vous avez galéré à débuguer un problème et vous êtes parvenues à trouver la solution.
Pour les mettre noir sur blanc, pourquoi ne pas faire une mind map ?
Une carte mentale c’est comme une liste mais ça fait marcher les deux parties de son cerveau. Pratique pour prendre des décisions, et ds notre cas pr savoir où on en est.
Il n’y a pas de petites victoires. Nos erreurs sont là pour nous permettre d’être meilleur et on apprend grâce à elles.
Règle numero 2 : des amis, des pairs, des communautés, tu trouveras.
Entourez vous d’autres développeur.se.s, faites partie d’une association, d’une communauté ou vous pourrez échanger et communiquer.
À titre personnel, Être une duchess m’a permis de me sentir entourée et épaulée d’autres développeuses. Cela m’a permis de repousser les limites que je m’étais fixées et de réaliser des choses que je n’aurais jamais imaginé.
On est plus fort à plusieurs.
On ne peut pas tout savoir, et ce n’est pas grave. Apprenez de vos pairs, auprès d’un mentor, d’un rôle modèle.
Règle numéro 3 : partager et contribuer, tu pourras.
Rédigez des articles, des cheat sheet, dans votre blog personnel puis celui de votre entreprise, un site spécialisé et un magazine par exemple.
Cela vous permettra d’approfondir vos connaissances et vous vous apercevrez que vous connaissez plus de choses que ce que vs pensez.
Présentez un talk.
Vous pourrez tout d’abord présenter un retour d’expérience ou une technologie au sein de votre entreprise, puis lors de meetups et ensuite lors de conférences.
Vous pouvez y aller étape par étape pour commencer.
Vous pouvez transmettre votre passion, vos retours d’xp :
A des enfants lors de coding goûter par exemple,
En faisant des interventions dans les collèges, lycées,
À des personnes en reconversion, lors de coding cocktail ou dans des organismes de formation.
Ces rencontres sont toujours très enrichissantes (et pour les personnes et pour vous).
Contribuez à des projets open source, sur Github par exemple.
Vous pouvez commencer à contribuer en y allant par étape : en commençant par corriger de la documentation, des fautes d’orthographe, puis des corrections de bugs et ajouter de nouvelles fonctionnalités.
Ou, tout simplement, tweetez ce que vous venez d’apprendre même si vous pensez que tout le monde le savait avant vous 😉.
Règle numéro 4 : du feedback, plutôt que de la validation, tu demanderas.
Demandez du feedback, mais évitez de demander une validation externe - il y a une différence.
Donnez en également, sur des sujets sur lesquels vous vous sentez en confiance, dans un premier temps.
Règle numéro 5 : du pair-programming, tu feras.
A deux, a plusieurs.
Cela permet de monter en compétence et de faire monter en compétences vos collègues.
Travaillez par exemple sur le développement d’une fonctionnalité avec un ou une collègue. Vous pourrez ainsi apprendre de votre collègue et votre collègue pourra apprendre de vous également.
Règle numéro 6 : T’accepter, tu dois.
Un sujet important !
Vous ne pouvez pas être un kador en conteneurs, java, rust, go, javascript, garbage collector, machine learning, prog fonctionnelle, serverless, infra, ci cd … personne ne le peut ! 😅
Vous n’avez pas à être parfait et personne ne l’est.
Vous vous trouvez nul.le.s dans une compétence particulière ? Cool, parfait, lisez sur le sujet, approfondissez le, investissez un peu de temps et la petite voix, qui vous dit que vous êtes nul, partira progressivement de votre tête ;-)
Vous avez soumis un talk et vous avez obtenu des refus ?
Vous n’avez pas eu le job que vous espérez ?
Ce n’est pas grave. Le refus n’est pas un échec. Il faut l’accepter ;-).
Il y a quelques années je voulais faire un Master, cela se passe en deux étapes. J’ai été prise sur dossier pour la première étape, cool. Puis je me déplace pour l’oral à Toulouse, j’entre ds la salle, je vois un jury composé de 8 personnes devant moi. Je ne vous cache pas que j’ai énormément bégayé. A un moment, un des jury me coupe la parole et me dit “Vous ne savez pas parler”. Au final je n’ai pas été prise à cause du bégaiement.
Sur le coup ce refus m’a fait très mal, mais cela ne m’a pas empêché de faire un métier que j’aime, sans le précieux bac + 5.
Et dans un autre registre, tout le monde fait des erreurs, ça aussi il faut l’accepter.
Et je rajouterai que ceux qui ne font pas d’erreurs sont ceux qui ne font rien.
Et il y a une citation de Nelson Mandela que j’ aime tout particulièrement : “Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends”.
Et c’est vrai, on apprend de nos expériences.
Ce que ce syndrome vous apporte est …
avant tout : l’humilité !
C’est une super qualité pour un développeur (et pour une personne en général).
Ce n’est pas grave de ne pas savoir répondre à une question mais c’est important de le dire (car d’autres personnes sont dans le même cas que vous et n’ose pas le faire).
Le syndrome de l’imposteur n’est pas une fatalité, servez-vous en pour vous améliorer et vous prouver que vous assurez.
Vous ne décevez personne, ni les autres, ni vous.
Le syndrome de l’imposteur, quoi qu’on puisse en dire, est une bonne chose. Il peut vous pousser à vous dépasser, faire de la veille technologique pour améliorer vos connaissances, partager vos retours d’expériences… et au final, souffrir de ce syndrome reflète le fait que vous êtes de super personnes.
N’oubliez pas, arrêtez d’écouter la petite voix, vous êtes LE-GI-TIMES !
Merci de m’avoir permis de parler de ce sujet ici, merci également à vous de m’avoir écouté :-).